Dans
les annees 1980-2000, les portes du Maroc se sont rouvertes
pour les centaines de milliers de Juifs d'origine marocaine
qui ont emigre en Israel. Au cours de nombreux voyages de
ressourcement, beaucoup revinrent visiter leurs lieux de
naissance et de formation, et reprirent ainsi contact avec
la musique andalouse-marocaine selon l'anthologie d'Al Haik,
devenue la reference pour les medias marocains et les
organismes culturels du Maroc, et diffusee par les plus
grands et les plus prestigieux orchestres du pays. Grace aux
cassettes, aux disques compacts et aux cassettes
audiovisuelles que les touristes-pelerins ont rapportes en
Israel, cette musique, consideree par les Marocains comme
leur musique classique, a regagne ces vingt dernieres annees
les faveus du public judeo-maroain, au point que de
nouvelles anthologies hebraiques ont ete arrangees selon la
methode de Schelomo Ha-Cohen et publiees en assez
grand nombre.
Le pionnier
le plus actif dans cette redecouverte des series poetico-musicales
andalouso-marocaines, qui a comme son predecesseur habillees
de textes hebraiques y compris de son cru, est sans conteste
Meir El-azar Attia qui reside actuellement a Jerusalem. En
dirigeant de nombreux cercles de piyyutim, en initiant des
milliers de jeunes et de moins jeunes a l'art du chant et de
la musique, en produisant des dizaines de cassettes et de
disques compacts et en publiant des anthologies chaque fois
remaniees, comprenant en particulier les poemes hebraiques
et judeo-arabe de R.David Bouzaglo, il a su gagner en Israel
un large public d'origine marocaine aux traditions poetico-musicales.
Par son action intense, il a remis a l'ordre du jour des
traditions culturelles judeo-marocaines la concurrence et
meme la competition entre les anciennes et les nouvelles
traditions poetico-musicales.
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